Traversée des Alpes

Vendredi 17 mai 2013

Comme les jours précédents, j'avance mon départ dès que je m'estime suffisamment réveillé. Je souhaite aujourd'hui marquer une dernière pause en Autriche à Innsbruck, la capitale du Tyrol.

Elle consiste encore, dans un périmètre particulièrement réduit, en un mélange des styles : du baroque de l'Empire à l'ultra-moderne de son palais des congrès. Je commence par les quartiers politique (hôtel de ville) et universitaire. Comme j'arrive pour le début des cours et traverse le campus, une population très jeune m'entoure.

L'axe principal débute par des façades rococo chargées en moulures et autres décorations ainsi que par l'emblème de la ville : le Petit Toit d'Or, première résidence des Habsbourg. Les immeubles y sont élevés sur toute sa longueur. A une centaine de mètres, une nouvelle place arlequin offre une belle vue sur les sommets alpins qui surplombent la ville. En son centre, une colonne s'élève, toujours à vocation religieuse comme en témoignent la présence de la Vierge à son faîte ou celle de membres du clergé sur son piédestal. Enfin, au bout de la perspective, un nouvel arc de triomphe plus traditionnel barre la rue.

J'enchaîne avec un de mes deux trains préférés de ce voyage : le Railjet (l'autre est le Westbahn). La qualité du service me permet même de surfer sur Internet pour décider de la suite de mon parcours. Le ciel se couvrant et déversant ses larmes, l'argument est suffisant pour que j'écarte le Liechtenstein. Je devrais passer à 5 kilomètres au large de Vaduz donc, de toute manière, je verrai bien son château.

Pour le moment, le train traverse les paysages verdoyants du Tyrol puis du Vorarlberg à l'approche de la frontière. Les nuages sont accrochés aux pentes. Tout est extrêmement vallonné au point que les cascades semblent se déverser directement depuis le ciel tant le plafond est bas.

Buchs. J'entre en Suisse. Sur ma gauche dans le sens de la marche, un château blanc et gris domine une petite bourgade. C'est celui de Vaduz. Au vu de sa physionomie, je suis content de ne pas avoir marqué l'arrêt.

Le train poursuit son bonhomme de chemin vers Zurich. Petit à petit, le soleil refait son apparition. Sur la fin, lacs et tunnels s'enchaînent à un rythme soutenu.

Le train fait son entrée dans la capitale financière de la Suisse, plus grande ville de la Confédération. J'ai longuement hésité sur le bien-fondé d'une halte ici et ai finalement opté en faveur puisque je ne me suis pas arrêté au Liechtenstein et que je suis parti avec deux heures d'avance ce matin.

A la sortie de la gare, le Musée National va être un de mes édifices préférés. Par rapport à la diversité et au chatoiement des derniers jours, je trouve en effet l'architecture locale plus morose et sans originalité. Les fontaines sont très nombreuses. La cathédrale principale de style roman ne parvient pas plus à éveiller ma curiosité. A propos de la religion, il convient de souligner que c'est d'ici que partit la Réforme protestante en parallèle du foyer allemand (de Luther).

Après une promenade sur la rive est, je retrouve la rivière que je traverse. L'Hôtel de Ville est bâti au-dessus de l'eau. La berge se veut un peu colorée mais les tons sont "pastel délavé" ce qui renforce mon impression première.

De l'autre côté, je tombe sur la Fraumünster et m'aventure dans son cloître aux belles fresques et sculptures. Des petits bustes de personnages, tous différents, sont aménagés à même ses murs. Un peu plus loin, une rue reflète le style traditionnel des maisons locales avec une façade qui, par endroits, s'avance un peu.

Le reste de la ville est plus anonyme et pourrait se retrouver quasiment n'importe où. Je poursuis donc mon trajet vers l'ouest.

Ce soir, je passe ma dernière nuit à Bâle où j'étais déjà venu le temps d'un week-end. L'après-midi n'étant pas encore terminée, je décide de me rendre dans la périphérie pour découvrir un site que je n'avais pu voir la première fois : Augst. Pour cela, j'emprunte un train de banlieue et atteins mon but en une dizaine de minutes. L'endroit regorge de ruines romaines plutôt bien conservées sur une vaste étendue : théâtre, colonne, temples, canalisation, amphithéâtre, curie, salle hypocauste, reconstitution de l'habitat... Je passe 2 heures entières à suivre deux itinéraires fléchés et à replonger dans l'Histoire de notre continent une dernière fois. Je suis vraiment étonné de la richesse de ce musée à ciel ouvert, gratuit, et trop injustement méconnu. La cité devait pourtant être une des plus grandes au nord des Alpes.

Mon tour achevé, je rentre sur Bâle pour une nouvelle visite. Munie d'une caméra, je vais immortaliser les coins qui m'avaient le plus attirés la fois dernière. L'Hôtel de Ville se démarque très largement sur ce plan : tant à l'intérieur que sur la rue, ses murs sont couverts de fresques. Une vraie merveille que la luminosité du soleil empêche souvent d'apprécier à sa juste valeur.

Plus proche du Rhin, au sommet d'une colline, la cathédrale au toit en tuiles vernissées surplombe la rivière que traverse un bac attaché à un câble. Sa façade est riche en détails à l'image des édifices similaires de notre pays. A quelques mètres de là, deux poivrots agressifs invectivent les passants. Je m'éclipse et passe devant un clin d'oeil à mon circuit : un lion de St Marc.

Je termine par le Spalenberg, une autre colline où la promenade est particulièrement agréable par le calme qui y règne et par cet air de "petit village de province". Je replonge sur la ville et rentre à l'auberge par une fontaine qui préfigure celles que je rencontrerai demain. Je suis heureux d'être cependant déjà venu car une partie des édifices était masquée par des échafaudages.

La fin de journée est tranquille et j'optimise mon itinéraire de demain afin de pouvoir en profiter jusqu'à la dernière minute.

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