Créer un site internet

Wagner et Mozart

Mercredi 15 mai 2013

Arrivée à Munich à 6h15. Après 45 minutes de temps mort, j'enchaîne avec deux nouveaux trains pour Füssen dans le sud de la Bavière. Sur les derniers kilomètres effectués avec le premier, je lie conversation avec une chinoise originaire des Etats-Unis. Elle visite actuellement la Bavière et part pour Paris demain, me précisant qu'elle verra le "top 5". En fait, son guide recense 20 sites à voir et elle en a retenu 5. Drôle de parler des curiosités ... 

A destination, nous nous séparons car nous n'avons pas la même approche : elle opte pour un bus tandis que, conformément à mes principes, je préfère dans la mesure du possible la marche. Il est 9h. Je suis mes cartes Google Maps et, sur le terrain, emprunte une piste partagée avec les cyclos. Il s'agit de la "route romantique" parfois bordée de prés de pissenlits, ailleurs  traversant un couvert forestier. L'un après l'autre, deux châteaux vont se dévoiler : Hohenschwangau puis Neuschwanstein. Le second aurait inspiré celui de Disneyland et son architecture est largement connue pour la plupart d'entre nous.

Je parviens à la billetterie et m'offre la visite de ce monument (12€) pour lequel je suis spécialement revenu en Bavière. Négociant bien, les employés acceptent gentiment de me garder mon sac. Tant mieux car pour y accéder il faut escalader la montagne pendant 25 à 30 minutes. Une solution alternative existe : une calèche. Mais elle ne trouve pas grâce à mes yeux. Libéré de mon "fardeau", je vole dans la montée et dépasse tous les autres marcheurs. En outre, je n'ai pas de temps à perdre car j'ai une heure très précise pour mon entrée (10h20). Au sommet, les tours du château de Neuschwanstein réapparaissent après cette montée forestière. Elles pointent vers un ciel chargé de nuages. Ayant encore une poignée de minutes devant moi, j'apprécie énormément la vue sur la vallée en contrebas. Ce paysage mêlant prairies et lacs est tout simplement magnifique !

Je gagne ensuite la cour intérieure où il faut attendre l'appel de son numéro. Des groupes partent toutes les 5 minutes. J'évoquais Disneyland ... En attendant, je me concentre sur l'édifice lui-même dont l'architecture semble fortement inspirée du gothique.

La visite s'effectue avec un audio-guide sur les oreilles. Les photos sont interdites donc je n'en présenterai pas. De toute façon, l'intérieur est trop bondé pour que l'on puisse prendre quoi que ce soit. Les salles sont riches de fresques et autres peintures murales, de représentation de romans médiévaux (Percival, Graal, Tristan et Yseult ...) et d'hommages à Richard Wagner, le compositeur que Louis II protégeait et admirait. Les salles se succèdent mais chacune est une allusion à une oeuvre de l'artiste.

A mes yeux, cette résidence hors-norme est le témoignage d'une ouverture sur le monde assez impressionnante pour l'époque : représentation de mythes vikings ou figuration de personnages et principes clés de plusieurs religions (par exemple une roue de la vie bouddhique). Comment ce prince que l'on dit "fou" pouvait-il avoir une telle érudition à une période où les longues distances ne se couvraient pas aussi facilement que de nos jours ?

Trois pièces retiennent particulièrement mon attention : la salle du trône qui possède une immense mosaïque au sol, la salle des chanteurs où la moindre parcelle est décorée -notamment un paysage de chasse sous une voûte- et la reconstitution d'une grotte dans laquelle s'écoule un ruisseau. Les architectes ne se sont imposés aucune limite ...

Je ressors du château et continue de grimper la pente. L'objectif est le pont Marie qui ménage la plus belle vue du château. Lorsqu'on regarde de l'autre côté, le cadre est tout aussi enchanteur avec des sommets noyés sous une forêt de conifères et une chute d'eau se jetant dans le vide avec fracas. De nombreux sentiers de randonnée débutent là et doivent valoir largement le coup ! En redescendant, un balcon offre un dernier panorama de toute beauté sur le Hohenschwangau surplombant deux lacs sur fond de montagnes enneigées. Ce décor de carte postale m'aura véritablement émerveillé au même titre que le nord du Monténégro, les deux plus belles parties de mon voyage jusqu'à présent.

Petite anecdote : à la redescente du Pont Marie, je croise en chemin la chinoise rencontrée ce matin qui s'étonne que je sois autant devant alors qu'elle a pris le bus pour venir de Füssen. Mais il n'y a pas de secret : comme l'a montré La Fontaine, c'est toujours la tortue qui gagne à la fin ...

Je récupère mon sac à la caisse au bas de la colline puis rentre sur Füssen par le même chemin et toujours à pied. Cette ville semble très jolie et je n'ai hélas pas de temps à lui consacrer. Elle se blottit derrière une muraille blanche de laquelle dépassent quelques tours, le château et deux églises. Je parcours simplement la rue principale de son centre historique avant de gagner la gare.

A travers les vitres du train, le spectacle visuel continue de se dérouler. Un petit goût de "bonheur est dans le pré". Face à un tel cadre, je ne peux qu'acquiescer. La simplicité est aussi une forme de beauté.

Ma journée s'achève dans un lieu que j'ai déjà fréquenté : Salzbourg. Pour le rejoindre, j'ai le droit à deux correspondances à Augsbourg puis Munich. Ayant mal préparé mon itinéraire, je perds bêtement 1h30 dans l'affaire surtout que le dernier train est en retard ...

Après avoir déposé mon sac à l'auberge puis effectué quelques courses, je pars pour une première visite de la "ville de Mozart" entre 19h et 21h. Je débute par un jardin très agréable aux parterres travaillés avec vue sur la forteresse qui domine la cité. Au sein même de cet espace vert, l'original jardin des nains est divertissant par les grimaces de ses acteurs.

Au sortir de celui-ci, je traverse la rivière et évolue dans la partie historique. Des ruelles piétonnes aux façades multicolores se terminent en de vastes places ou se heurtent à la verticalité des nombreux lieux de culte.

Par un escalier gardé par un serpent, je prends rapidement de la hauteur et me dirige vers la forteresse. La pente est rude. A la porte de l'édifice défensif, j'ai le bonheur de pouvoir entrer et me promener à l'intérieur sans avoir à verser de droits d'entrée (7€) étant donnée l'heure avancée. La voie pavée intérieure s'entortille longuement autour de la "place" centrale avant d'y déboucher. De nombreuses petites cours donnent accès à un bâtiment militaire, à une chapelle ...

 

 

La luminosité décline, la journée se termine. Je rentre à l'auberge me ravitailler et préparer le lendemain.

Ajouter un commentaire
 

Créer un site internet avec e-monsite - Signaler un contenu illicite sur ce site