La 3ème rencontre marquante

Vendredi 10 mai 2013

A 7h05, je quitte la capitale pour le littoral de l'Adriatique. J'entame ainsi une nouvelle étape de mon voyage : la remontée de cette mer jusqu'à la Sérénissime. 5 jours de périple qui me verront sortir des Balkans. Toutefois cette journée va être perturbée par un handicap que je n'attendais pas forcément : je me suis rendu compte hier soir que j'ai dans ma poche la clé de la chambre de Zabljak ... Je suis un BOULET ! J'ai tenté de voir à la réception s'ils pouvaient la remettre à Alex vu qu'ils avaient été en contact la veille. Pas possible car c'est la patronne de la chaîne d'hôtels qui a été impliquée dans l'échange. Par chance, la boss se trouve à Budva, ma prochaine destination.

Peu après sa sortie de Podgorica, le bus traverse des paysages méditerranéens et escalade des collines encore assez hautes. Il passe par Cetinje, ancienne capitale historique où il n'y a rien à voir d'après Marie, puis file sur la côte. L'arrivée est impressionnante puisqu'on dévale pendant 20 minutes la montagne sans perdre de vue Budva et Sveti Stefan, une île-hôtel de luxe.

Le centre touristique de Budva est très réduit et distant d'1,5km par rapport au terminal de bus. Il est ceint d'une muraille et traversé par d'innombrables ruelles étroites. Les principaux axes sont bordés d'échoppes ou de restaurants proposant tous la même carte. Je pars dans un premier temps à la recherche de l'auberge que les locaux m'aident à dénicher dans un jeu de piste matinal. Cependant la réception n'ouvre qu'à 10h et l'endroit est désert à cette heure-ci. Je prends donc la décision d'aller dans le dernier hôtel de la chaîne, à Kotor, d'abord parce que c'est sur mon itinéraire, ensuite parce qu'Alex m'a dit y avoir travaillé et que c'est sa ville. Si j'essuie un refus ou un échec, je lui posterais ...

Je reprends ma visite au milieu des bâtiments gardant des traces du récent carnaval local.

 

 

 

En bord de mer, religieux et militaire se regroupent autour d'une seule place, mélangeant les influences.

Je sors par le port où sont amarrés de gros yachts de luxe. Avec Sveti Stefan juste en face dans la baie, cette côte laisse sceptique quant à la provenance de tant d'argent sachant que le salaire moyen du pays est de 325€. Deux indices mettent un peu la puce à l'oreille : le voisin du sud et les caractères cyrilliques qui n'appartiennent pas à l'alphabet monténégrin.

Je prends ensuite la direction de Kotor. Le terminal de bus est cette fois tout proche de la vieille ville. Je donne priorité à l'opération "Tête vide, poches pleines" de son nom de code. A l'auberge, je suis accueilli par une technicienne de surface puis par Marco. Celui-ci accepte de garder la clé d'Alex que je tiens au courant par mail au fil de mes points de passage. Marco a aussi la gentillesse d'accepter de garder mon gros sac 4 heures pendant que je découvre Kotor. Je suis dans des conditions idéales pour la visite. Je n'en espérais pas tant surtout que je compte grimper sur les hauteurs sous un soleil de plomb. Etre allégé est une véritable aubaine dans ce contexte.

Je m'élance dans les ruelles pavées et étroites pour la découverte de la place. Les palais sont innombrables, la cité plus jolie et typique.

Sur le seuil de la cathédrale, je suis abordé par une jeune femme : c'est Clémentine et son copain Wilfried que j'ai croisés hier au Crno Jezero en compagnie de Sarah. Nous retraçons rapidement notre parcours depuis la veille. Puis je leur fais part de mon intention de grimper à la citadelle au sujet de laquelle les finlandais de Zabljak m'avaient bien amusé : ils sont partis sur un bon rythme et se sont épuisés rapidement. Ils étaient dépités lorsque, sur la fin, même les grands-mères les dépassaient. Aujourd'hui, le jeune couple souhaite m'accompagner ce que j'accepte avec enthousiasme. Nous terminons dans un premier temps la visite du centre historique où Clémentine nous lit les explications devant les principaux monuments. Puis nous attaquons le plus gros morceau. L'ascension revient à 3€. Nous en profitons pour parler de notre vie quotidienne en France et se trouver des centres d'intérêt communs. Une nouvelle fois, le temps passe plus vite accompagné. Je ne devrais pas abandonner ma binôme habituelle, je vois trop bien la différence depuis deux jours !

Pour atteindre le sommet, l'escalier comprend plus de 1000 marches. En cours d'ascension, une petite plateforme sur laquelle s'élève la chapelle Notre Dame du Salut. La vue à cet endroit est magnifique ! C'est d'ailleurs le cliché-phare de cette ville. A peine plus haut, commencent les premières murailles de l'édifice défensif. L'enceinte de la cité se détache de mieux en mieux en contrebas. Au faîte de la colline, à 260m, nous sommes amplement récompensés de nos efforts en plein soleil : devant nous le fjord des Bouches de Kotor, derrière le massif du Lovcen à l'allure méditerranéenne et au chemin l'escaladant en zigzags.

A l'issue de la descente, nous convenons de nous retrouver sur le port pour partager le pique-nique avant de poursuivre chacun notre route. L'eau à nos pieds est translucide et un immense ferry de croisière est accosté au quai.

Je recommande à mes deux compagnons de route la ville d'Herceg Novi où je ne vais pas avoir le temps de m'arrêter malheureusement. L'architecture de l'hyper-centre y est originale.

La troisième et dernière rencontre très marquante de ce voyage s'achève. Je n'aurai plus d'instants de partage aussi importants jusqu'à mon retour à Paris bien que je croiserai encore des gens, mais moins intéressants.

Je récupère mon bus pour Dubrovnik. Le paysage sur la route s'annonce très beau car nous allons contourner tout le fjord. Celui-ci est réputé notamment pour ses deux îles artificielles à Perast, sur lesquelles sont élevées des églises.

Un peu plus loin, je tente de repérer avec succès sur le parking d'Herceg Novi la voiture de location de Clémentine et Wilfried. Bon vent à vous !

Nouvelle entrée en Croatie. Je parviens à Dubrovnik sur le coup de 17h. La route côtière permet d'admirer la célèbre vue sur la vieille ville. Mais le terminal de bus se trouve à plus de 6 km de là, au port de Lapad. Plutôt que de prendre les transports en commun, j'opte pour la marche. J'avais fait un repérage sur Google Street avant de partir et, une fois de plus, c'est comme si j'étais déjà venu : je reconnais jusqu'aux panneaux de signalisation ! En 3km agréables, je rejoins mon auberge de jeunesse du jour pour y déposer mes affaires. Avant de repartir, je fais un brin de causette avec mon coloc anglais originaire de Birmingham.

Trois kilomètres à pied supplémentaires pour atteindre le centre via une très belle anse : Boninovo. Ceux-ci avalés, j'aboutis devant la muraille de la ville historique, plus épaisse côté terre (6m) que côté mer (3m). La foule y est massive et pourtant la saison commence à peine. Au plus fort de l'été, on doit être épaule contre épaule !

J'entre par la Porte Pile. Devant moi, une perspective au sol de marbre particulièrement reluisant. Cette artère est la rue principale aux façades claires et aux volets verts. C'est elle la plus large ou peu s'en faut.

En dehors de cette rue et de 2 à 3 autres, les voies perpendiculaires sont plus étroites, sombres car le soleil ne passe pas entre les hauts bâtiments et en forte pente, le terrain formant un grand "V". De nombreuses églises de grandes dimensions ponctuent la ville : franciscaine, dominicaine, ... ainsi qu'une synagogue beaucoup plus discrète. Partout des restaurants empiètent sur la voie publique et grouillent d'une activité ininterrompue. Sur les hauteurs enfin, la forteresse militaire et une croix chrétienne, aboutissement d'un téléphérique touristique.

Je sors côté port et prends à mon tour de la hauteur par plusieurs séries d'escaliers pour apprécier le site autrement. Je peux alors retourner dans la vieille ville où j'erre sans but précis essayant de quadriller les ruelles au mieux.

Je gagne ensuite la gare routière pour y acheter mon billet du lendemain (un samedi), l'anglais m'ayant signalé que ceux-ci partaient comme des petits pains et qu'il avait eu du mal à en avoir un. Je profite de cette promenade imprévue pour faire quelques courses pour les prochains repas. Sur le chemin du retour à l'auberge, le soleil déclinant sur le port de plaisance de Lapad est vraiment majestueux. Ces images en tête, je rejoins l'auberge me faire à manger, tenir mon carnet de voyage et écrire à mes proches ou à mes connaissances de ce voyage. Nous serons encore en contact régulier plusieurs jours pour nous guider les uns les autres.

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