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Au bord du lac

Jeudi 16 mai 2013

Réveillé à 6h, je décide d'avancer de 2 heures mon départ du jour. Comme je redors dans la même auberge ce soir, je n'ai pas besoin de beaucoup me charger. Ma destination est Hallstatt, un site inscrit au Patrimoine Mondial de l'UNESCO. Les passionnés d'Histoire l'associent à une civilisation de renom à l'Age du Fer. Ce village est également connu nationalement comme abritant la plus ancienne mine de sel au monde qui a fermé il y a moins de 30 ans et peut désormais se visiter. Pour le rejoindre, 2 trains sont nécessaires. Le second longe différents lacs dont ceux de Traunsee et du Hallstatt.

Depuis la gare d'Obertraun où je descends, il me reste à couvrir 5 kilomètres pour arriver à mon objectif, distance que je vais parcourir à pied en suivant les rives. Le lac occupe le fond d'une ancienne vallée glaciaire à en juger par la topographie. Il est balayé par des bourrasques surpuissantes qui créent des vagues d'un à deux mètres de hauteur. En arrivant sur le village de Lahn, j'aperçois le "bac" malmené par la houle. Impressionnant !

Dans chaque localité, j'ai aperçu un drôle d'arbre hissé au sommet d'un mât et entouré d'une ou plusieurs couronnes. Il s'agit de l'arbre de mai. Celui-ci est positionné à l'approche de chaque 1er mai sur la place principale et doit être dépourvu de branches dans la mesure du possible. Il est également débarrassé de son écorce. La tradition veut que les habitants le protègent des "envahisseurs" les jours précédents car ceux-ci ont pour objectif de l'abattre ou de le peindre. S'ils y parviennent ce sera la honte pour le village. C'est un symbole de fertilité qui restera en place jusqu'au 1er septembre.

J'atteins enfin Hallstatt. Curieusement les touristes sont très majoritairement asiatiques. Comment se fait-il que cet endroit ne soit pas au programme des tour-operators européens ? L'ensemble du village est d'accès restreint pour le trafic automobile. Une première rue longe le bord du lac. Sur la gauche, à flanc de colline, des maisons de caractère en bois donnent le ton.

A certaines saisons, tous les balcons des habitations sont couverts de géraniums ce qui donne une vision sublime. Aujourd'hui, ce n'est pas le cas, mais le village est quand même gai du fait de ses nombreuses façades colorées. Celles-ci sauraient presque faire ombrage à mon nouveau T-shirt orange fluo "spécial DDE" ou "comment ne pas se perdre dans le brouillard". J'en rigole mais il me vaut une belle notoriété lors de rencontres fugaces.

Au milieu d'une placette une fontaine surmontée d'une colonne rappelant vaguement celles de Sopron ou de Maribor.

Quant aux églises, leur intérieur est sobre mais joli.

En bord de lac, des entrepôts en bois servent de garages à bateaux.

Je m'éloigne un peu pour bénéficier de la vue la plus réputée de Hallstatt. De la pointe au bout du village, on comprend encore mieux, si l'on n'est pas encore sous le charme, pourquoi l'endroit est aussi plaisant. Quel cadre !

Je gagne ensuite les hauteurs : une seconde église et son cimetière aux tombes presque joyeuses car parfaitement entretenues, une cascade, une promenade sur un balcon et des escaliers couverts.

Ma balade s'achève. Il faut cependant savoir que les environs regorgent d'activités : outre la mine de sel déjà mentionnée, des téléphériques, une plateforme panoramique au-dessus du vide ou une grotte de glace à 2 km d'Obertraun (dont l'entrée est très chère : 20€), un train touristique sur une pente à donner le vertige et des randonnées à profusion.

Je retrouve le train là où je l'avais laissé. Théoriquement, j'avais prévu de rentrer directement chez Mozart après cette escale. Toutefois, au vu de l'heure fort peu avancée, je choisis d'effectuer un petit détour vers une nouvelle ville autrichienne : Linz. Nous longeons les mêmes lacs qu'à l'aller puis des vallées encaissées aux sommets partiellement enneigés. Sur la fin du parcours, je m'assoupis un peu : avec mes levers inhabituellement matinaux, je me suis mis à faire des micros-siestes de 5 minutes lorsque j'en ai l'occasion dans les trains. Super reposant !

Linz est une ville de province plutôt calme et aux centres d'intérêt limités. De la gare, les premiers boulevards sont larges et impersonnels. Ce n'est qu'en se rapprochant du centre que la couleur rejaillit. Les genres sont multiples : austère ou élégant, gothique ou baroque, ancien ou moderne ... La cathédrale par exemple n'est pas très attirante vue du dehors. Pourtant, l'intérieur abrite de beaux vitraux notamment.

N'ayant pas prévu de passer par cette ville, je n'ai qu'un plan très sommaire qui rend l'orientation difficile. Les nombreux clochers et tours me servent de fait de points de repère. Cette navigation à l'estime me pousse à laisser de côté le jardin botanique, le château ou la maison de Mozart. Je me concentre plutôt sur le centre dont la belle cour du Landhaus, largement fournie en arcades sur plusieurs niveaux. Le plus beau reste une vaste place multicolore avec, en son centre, une colonne nuageuse dédiée à la Sainte Trinité qui n'est pas sans évoquer celle de Vienne. Dans un de ses coins, un arbre de mai est dressé.

Je retourne à la gare par une rue commerçante où se déroule une démonstration de csardas. Un attroupement de passants y contemple la danse traditionnelle de leurs voisins en ces journées hongroises. Je m'attarde quelques minutes sur ce spectacle que j'avais déjà vu il y a quelques années à Budapest puis repars.

 

 

Autour de 16h, sous un ciel qui se couvre, je retourne sur Salzbourg en Railjet, un train super-confortable et rapide qui partait de Budapest il y a seulement 4 heures ! Dedans, des écrans semblables à ceux des avions indiquent la progression en temps réel. Les sièges enveloppent les passagers jusqu'au sommet de la tête. Bref : grand confort !

Chez Momo (Mozart -je suis devenu intime à force-), je commence par m'occuper de mon dernier ravitaillement avant le retour en France. Les courses effectuées, je poursuis ma visite de la veille m'attardant sur ce que j'avais alors raté. Dans cette catégorie, je place l'abbaye St Peter, véritable havre de paix au coeur de la ville. Autour d'un cimetière très verdoyant, des églises et chapelles parfois encastrées dans la falaise avec une vue de choix sur la forteresse perchée tout là-haut. Leur intérieur est de style baroque.

A la sortie de ce complexe et après être entré dans quelques autres lieux de culte, je monte à nouveau l'escalier du serpent et pars me perdre dans l'immense parc-colline du Mönchsberg, seconde bulle de verdure à l'écart de toute agitation urbaine. L'endroit est très vaste tandis que la fréquentation y est faible. Pourtant, depuis les hauteurs, on bénéficie d'une vue magnifique soit sur Salzbourg soit, sur l'autre versant, sur la chaîne alpestre aux sommets coiffés de neige. Un moment apaisant et ressourçant, un cadre devant lequel deux autres individuels viennent tomber en admiration.

De retour à l'auberge, je partage la chambre avec des chinoises. N'ayant pas particulièrement d'atomes crochus, je ne fais pas d'effort pour lier connaissance et me concentre plutôt sur la préparation de ma journée du lendemain. En question un arrêt au Liechtenstein pour visiter le château de Vaduz ou un simple passage sans m'arrêter ? J'ai encore du mal à trancher.

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